Beaucoup d’employeurs et de responsables RH - souvent eux-mêmes seniors ! - sont dubitatifs lorsqu’ils ont à recruter un ou plusieurs séniors de 55/64ans. »
Certes, se disent-ils, nos « aînés » ont l’expertise, nourrissent une passion pour leur travail et sont généralement opérationnels sauf fonction pénible. Mais ils coûtent à l’entreprise plus chers que les jeunes car ont souvent un statut de maîtrise, cadre ou "cadre sup" et le salaire qui va avec.
Chevelure clairsemée, grisonnante, souvent cravaté, le senior est parfois jugé has been,« vintage » lorsqu’il intègre ou est membre d’une équipe. Il est rétif au numérique, aux usages rhétoriques (glossaire du secteur).Corollaire : 56% des 55/64 ans sont sans emploi en France, ce qui place notre pays parmi les derniers de l’U.E. Certains de nos voisins européens affichant jusqu’à 70% de seniors en activité et parfois jusqu’à 70 ans …
Quel gâchis !
Dans la réforme des retraites, le sort des femmes a été débattu – on attend pour elles des mesures plus réalistes, plus humanistes, plus justes. Celui des seniors a été assez relégué.
Or si des mesures incitatives financières existent (notamment aide l’Etat et allègement des charges, mi-temps de 20h…), l’idée d’une taxe pénalisant les entreprises renvoyant nos seniors dans leur foyer taraude nos dirigeants.
Mais le bon sens devrait générer des solutions plus simples et nullement coercitives, gérées bien évidemment au cas par cas. Notamment : formation/maison ou dans un centre agrée pour une reconversion.
Mais aussi le tutorat bénéfique pour les …cadets. Le senior étant souvent l’une des mémoires de l’entreprise et il maîtrise un savoir-faire qu’il transmet ainsi à son « élève ».
A bousculer sans ménagement la dernière partie de vie professionnelle d’un senior surgit aussi un problème de société car cette rupture engendre une fracture sociale, et malmène la sérénité entre générations.
